mardi 29 octobre 2013

Trail du Cousson : que la montagne est ...

©Pierre et Bastien Alessandri



Il faut se rappeler qu'il y a un an, je reprenais la course à pied sans certitude avec un genou gauche pour le moins atrophié, après six mois d'arrêt total.
Quand je franchis la ligne d'arrivée, je suis dans un état de fatigue sévère, profitant du ravitaillement pour reprendre des forces. Mon corps, mes jambes, mes bras et mes doigts de pied ne m'appartiennent plus, seul mon mental semble encore fonctionner puisque je bois et mange de sorte à compenser la perte en énergie de la matinée.

Il est 10h10 quand nous partons tous avec le sourire de ceux qui savent que le combat sera rude.
Nous remontons rapidement le premier kilomètre en partie sur le bitume puis le parcours se fait roulant. Nous avançons vers le Cousson tranquillement.

J'essaie de courir le plus longtemps possible mais rapidement les passages me forcent à marcher avec les mains sur les cuisses. Nous avons tous lu les conseils des magazines ...

Je me nourris et bois dès régulièrement sachant que seuls deux ravitaillements sont prévus sur le tracé.
Les paysages sont splendides avec des passages en sous-bois, avec quelques zones boueuses et une humidité persistante.

J'essaie de rester au contact de coureurs, essayant de les dépasser quand cela est possible ou tentant de suivre celui qui me dépasse ...

Mes deux dernières chutes en course me contraignent à modérer les descentes très techniques quand d'autres, distancés dans le raidillon, se lâchent.
Il va falloir reprendre plus d'assurance dans les pentes pour retrouver le plaisir à dévaler les parties descendantes.

On passe sous le pont que nous avions franchi au début pour récupérer une route forestière large qui monte irrémédiablement. Je peux courir alors que mes camarades du jour préfèrent marcher.

Je grimpe à mon rythme sans me soucier des autres, la course change, je me retrouve seule dans la partie la plus humide du parcours, sans soleil.


©Pierre et Bastien Alessandri
Je regarde mon GPS et le chrono défile. J'avais prévu 3h45 ... je serais au delà mais il reste le Cousson à gravir maintenant que nous sommes retombés à 700 mètres d'altitude.

Les 800 mètres se feront essentiellement en marchant et trottinant quand mes jambes me l'autorisent.
Le dernier ravitaillement au 20ème me permet de reprendre des forces et de remplir ma gourde à main (synonyme de ...). Chacun de nous scrute le sommet avec envie d'en terminer.


©Pierre et Bastien Alessandri

Il est 13h00, je suis à 1560 m, mais le plus costaud reste à venir avec une descente inquiétante que je maîtrise en assurant au mieux chacun de mes pas. Chuter à cet endroit m'obligerait à rouler jusqu'en contrebas ...

On retombe dans une partie ombragée et donc humide de la course avec des passages trop difficiles après 25km, je fais ma pleurnicheuse ...

A un moment, le parcours file à droite alors que tout droit, c'est le vide absolu.

Je me fais dépasser dans la descente finale par quelques concurrents mais un autre préfère assurer comme moi avec l'objectif de terminer sans bobo.


©Pierre et Bastien Alessandri
Les cuisses me brûlent depuis longtemps, les doigts de pied douloureux, les ongles doivent saigner malgré la nok, mais je suis heureux d'accélérer (..) jusqu'à l'arrivée.

Il m'aura fallu 4h13'56" pour boucler le trail du Cousson en 67ème position sur 179 partants. La performance reste appréciable pour un gars qui se demandait si la course à pied pouvait rester un plaisir.

Il faut noter les bienfaits des entraînements en club avec des sorties toujours qualitatives. Après la course, j'ai enchaîné mardi pour la première fois l'entraînement sur piste et des 400 m à plus de 16 km/h ! Et mercredi, le retour à toute vitesse sur le parcours de Caguerenard où j'ai craché mes poumons.

Maintenant, il me reste une semaine de récupération avant Marseille-Cassis avec un objectif de s'amuser d'une part et porter les couleurs de l'ARS, d'autre part.

La course à pied est un éternel recommencement ! Je crois que je cours en rond ... Les photos sont de Pierre et Bastien Alessandri, visibles ici

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