mercredi 28 août 2013

Nice, la promenade des Anglais : un spot de course à pied de qualité

La promenade des Anglais a été source d’inspiration et de création pour de nombreux artistes dont Matisse, que la ville de Nice célèbre par Nice Matisse 2013.

Illustration de Matisse pour la revue Verve

De mon côté, point de création artistique, de la sueur, des foulées, de l'observation et maintenant il est temps d'écrire un article voire plusieurs sur mon expérience de la Prom.


Repeat after me !

Pendant mon séjour à Nice, j'ai couru à dix reprises sur la Prom appelée ainsi par les Niçois. C'est un lieu d'attraction pour le coureur à pied que je suis, un lieu particulier où chacun court à sa façon, vite, moins vite ou très lentement. 

En 2011, je n'avais pas ressenti les choses de la même façon, on change, la Promenade ne m'avait pas attirée de la sorte, ayant l'objectif de me réserver pour la corrida de Valbonne. 
Cette année, j'avais décidé de ne pas courir en compétition et prendre du plaisir à courir à Nice sans objectif précis.
Il faut noter que la circulation routière sur 2 fois trois voies ne constitue pas un problème particulier.


Trop de voitures ?

Mais en courant, il me venait une idée d'écrire sur chacune des catégories de coureurs à pied croisés sur la Prom avec une question en tête : pourquoi courons nous ?

Après trois séances, je me suis fixé un challenge un peu idiot, voire stupide en courant 7 jours consécutivement tel Haruki Murakami qui court ou courait tous les jours 10 kilomètres.

Ce transfert rapide n'a pas engendré un grand écrivain au mieux un petit reporter. Je me suis considéré comme HM, profitant des vacances pour assouvir ma passion de la course à pied. Les événements relatés se déroulent du lundi 12 au dimanche 18 août à différentes heures de la journée, plus de 65 km, une vitesse moyenne de 10.8 et une sortie à 12 km/h.

Cette boulimie de séances devait me permettre de mieux observer les attitudes et les mimiques des coureurs arpentant la Prom.

Cette promenade n'est pas réservée uniquement aux coureurs, de nombreux touristes l'empruntent aussi, auxquels il faut ajouter les cyclistes amateurs, rollers, trottinettes.


Au cours des sorties effectuées, j'étais quelque peu été attiré par le fait de courir au milieu d'un public attentif ou pas. Ainsi, poussée par la foule affairée à déambuler, des couples s'embrasser, des enfants déguster une glace, le coureur à pied slalome à travers ce maelström constitué essentiellement de touristes.




J'ai intitulé les sorties en mettant en exergue que cette PDA transformait la façon de courir, un peu comme si je courais lors d'une compétition en étant plus rapide que possible sans motif. 

Toute chose étant égale par ailleurs, je vous propose une galerie de portraits sans prétention.



La slave


Est-elle vraiment slave ?


Je ne sais pas si elle est russe ou ukrainienne mais la coureuse bénéficie d'un rapport poids puissance très avantageux, longiligne, de longues jambes et une foulée presque parfaite. Peu importe sa nationalité à partir du moment où elle mesure près d'1 mètre 75.
Le visage de poupée (russe) ne semble pas suer, elle semble irréelle dans l'effort, portée par une légèreté insupportable. Ce portrait avantageux n'a pas été commandé par une agence niçoise permettant le rapprochement entre célibataires français et jeunes femmes russes, ni par Poutine, un ami ayant connu la même mésaventure récemment.
Force est de constater que la slave qui court a des attraits que même un vieux coureur à pied peut observer lors d'une séance d'entraînement de VMA. 
Étant pour le réchauffement des relations diplomatiques, et éviter le goulag quand Poutine dominera l'Europe de l'ouest, je m'engage à court terme à apprendre le russe, da, da. 

Le coureur rapide

Quelle vitesse ?


Cette définition comprend tous ceux qui m'ont dépassé lors des sorties. Ils sont rares et souvent triathlètes, jeunes, en club même voire des footeux. Bref, ce sont des personnes qui ne méritent pas d'épiloguer sur leurs capacités à me suivre puis me dépasser. 
Sur mon dernier entraînement, un jeune coureur, moitié de mon âge + 5 soit (26 ans ...) me dépasse alors que je suis à 11 km/h, je monte en cadence,pour le suivre au train c'est à dire du 13 km/h mais il pousse à 14 et me lâche irrémédiablement.  
Je m'accroche et décide de conserver la même vitesse pour enfin rattraper l'incongru au bout de trois kilomètres, celui ayant baissé de rythme. Je le dépasse et maintiens l’effort jusqu'à la plage Fabron, fréquentée par la crème des touristes.

La jeune fashion (26 ans) 



Elle court pour être plus belle et mince (moins que la slave, un sbire de Poutine menace de m'empoisonner au polonium) mais parce qu'elle le vaut bien. Elle est souvent bien habillée avec des tenues de marque, portes des lunettes à la mode qui cachent trois quart du visage, des cheveux longs blonds attachés en queue de cheva et leur smartphone en brassard pour écouter de la musique. 
Elle ne jette aucun regard sur le besogneux, le coureur de fond qui transpire ou le touriste à moins de mesurer 1,83 m, avoir la quarantaine et faire comme si elle était transparente. Elle fait son job, elle court pour sa santé, réguler son poids, améliorer son bronzage et plaire à son mari et/ou son amant. Il m'est arrivé de voir une des gazelles courir matin et soir remettant en cause ma théorie bancale. 
Comme vous pouvez le constater, la fashion a refusé d'être prise en photo.

Le coureur à pied torse nu

Il n'est pas toujours musclé et robuste, le coureur tient son tee-shirt à la main tout en courant ou bien l'a glissé dans son short en le laissant dépasser négligemment.
Ils sont assez nombreux à courir tel Anton Kupricka mais tout le monde n'est pas AK. Il participe à l'UTMB fin août et je le vois dans le top 3 ! 
Revenons à nos "sans tee-shirt", quel est leur message ? 
Je cours torse nu pour ressentir la brise de la mer, le souffle du vent sur leurs épaules ou tout simplement ces personnes n'ont pas mis suffisamment de rechanges dans leurs valises. 
J'ai simplement enlevé mon tee-shirt pendant les étirements sur la Prom et la police municipale a du intervenir pour fluidifier la circulation. 
Bref, c'était agréable mais un peu trop m'as tu vu ... Courir sans tee-shirt ne fait pas coureur à pied, il me manque quelque chose, peut-être des abdominaux ...

Les couples 


Couple 


Ce paragraphe devrait intéresser les coureurs à pied. Trois catégories peuvent être identifiées : ceux qui s'aiment encore, ceux qui se supportent et ceux qui vont se séparer avant la fin de l'année. 

Les premiers courent au même rythme en se parlant et se souriant. Les deuxièmes courent de façon asynchrone avec le mari devant et la femme en retrait. 
Enfin, les derniers sont des couples qui marchent l'un derrière l'autre, le mari devant et la femme avec ses enfants à quelques mètres.
Cette observation précise repose sur des techniques reconnues par l'OMS. 

L'américaine

Pour éviter des mesures d'embargo sur le roquefort, il est temps de présenter la belle américaine, plutôt riche, certainement californienne et toujours bien apprêtée et assurée de son charme. Elle court pour pouvoir raconter (comme je le fais) à ses amies desesperate housewives le plaisir de courir sur la promenades des anglais. Quelle classe !
Une sous-catégorie plus intéressante existerait selon des sources concordantes, les primipares qui courent avec leur poussette souvent à un rythme impressionnant. Elles peuvent être accompagnées du père et mari, souvent sportif accompli.

La divorcée/séparée

Elle court pour oublier qu'elle a un ex-mari qui ne s'occupe pas des enfants, qu'elle n'a plus de temps à se consacrer, entre les enfants, le travail, les courses et son nouvel amour. Elle court souvent avec une copine parce que les femmes éprouvent des difficultés à courir seule l'obligeant à se taire une heure durant. Vous noterez cette remarque sexiste que je ne cautionne pas, c'est l'observateur qui écrit ces lignes. C'est dur d'être une femme libérée, surtout ne la laisse pas tomber ! 

Le vieux roublard

Je précise que je ne fais pas partie de cette catégorie puisqu'elle concerne les V2 coire ceux qui ont plus de 55 ans. Ils sont nombreux sur la piste, car Nice accueille de nombreux retraités qui profitent de leur temps libre pour arpenter à diverses allures la Prom. Je reste toujours admiratif d'un coureur plus âgé dont le rythme est élevé. Souvent, certains semblent pencher souffrant d'une articulation mais la fréquence des foulées

Les coureurs de club


Club de la Prom
Ils sont souvent en groupe, l'instinct grégaire domine, on court ensemble avec le même maillot, on est de la même équipe, on est contents d'être ensemble, on est plus forts ensemble ... Ils sont bien équipés, parlent souvent malgré un train rapide, leurs tee-shirt évoquent des participations dans des courses de renom ou locales.

Les novices


Aucune certitude sur le fait que ce coureur soit novice !


Ceux qui ont du courir une fois ou deux profitent de la promenade pour se remettre au sport. Ils sont chaussés de façon originale avec des chaussures en cuir ou des running d'une autre décennie.


La mère de famille 

Elle court en pensant à ses enfants, le dernier tiers, les factures, la rentrée scolaire et les fournitures, et très rarement à son mari. Elle court pour rompre avec la cellule familiale, se ressourcer et penser au repas du midi. Bref, sans course à pied, elle risque le surmenage et de remonter dans une catégorie précédente.

Le père de famille

Il ne pense à rien, peut-être à la reprise du championnat de foot, à la dernière fois que sa femme (la mère de famille) a accepté une pratique orale, à sa maîtresse, à son chien laissé chez les beaux-parents. Il préfère regarder les belles coureuses en imaginant une rencontre plaisante. Trop rarement à sa femme qui a vieilli, 49 ans ça commence à faire. Il n'est pas là pour souffrir et transpirer, un peu pour s'évader quand même. 

Les adolescent(e)s

Force est de constater qu'il est rare de croiser des ados courir avec leur père ou mère sauf à être licenciés en club. L'effort nécessaire pour une sortie de 45' semble incompatible avec leurs problématiques quotidiennes (réseaux sociaux, SMS).
Heureusement, quelques exceptions appréciables dont ma progéniture qui a réalisé trois sorties dont une de 9 km !


Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite. 

Pour ce qui me concerne, les sorties ont eu un effet bénéfique sur mes capacités à maintenir une vitesse plus élevée qu'à l'accoutumé !

1 commentaire:

Thierry a dit…

Salut David,
Sympa cette galerie de portraits pleine d'humour et d'auto-dérision.
Je me suis esclaffé tout seul devant mon écran, ce qui n'arrive que très rarement devant mes dossiers en cours...
Je constate que l'inspiration est au rendez-vous et que la forme semble être là aussi.
a+