Marathon de New-York

Le marathon de NY pour les nuls en trois actes : avant, pendant et après. Ce n'est pas forcément


Marathon de New-York part one (partie une) : avant


C'est donc en mars que j'apprends par courriel que je cite " you are in ". Je suspecte le spam. Je me connecte sur mon compte NYRR. Je suis bien dedans ...
J'avais joué à la loterie pour 11$ afin de gagner mon dossard ... Je l'ai gagné avec une inscription à 250€.
Pendant 5 ans, j'avais tenté ma chance, en vain. On peut dire que j'ai une chance de cocu.

Maintenant, il fait préparer la logistique avion et hébergement. Google flights a trouvé un vol via Reykjavík à un prix très raisonnable. Pour l'hébergement, ce sera Brooklyn.

Pour courir, un marathon, il est préférable de se préparer sur au moins douze semaines. Je m’exécute en utilisant une macro de Zatopek qui me sort un entraînement pour finir en 4h00 ...

NY était mon troisième marathon. Le dernier datait d'avril 2011, c'était le bon temps ... 2 genoux, un poids de forme, une envie, bref un contexte favorable.

Mi août, je commence patiemment mon labeur à Olot, en Catalogne. Je respecte les quatre séances hebdomadaires mais je ressens toujours une gène à mon genou droit consécutif à la première course de l'année.
Je traîne depuis début avril, après cette course nature, un genou qui a gonflé sans qu'il y a eu chutes, torsions ou autre maladresse. Le mois d'arrêt et la reprise aux beaux n'ont pas permis de retrouver de bonnes sensations. Maintenant que je suis dedans, il me faut avancer et même courir.

Olot est une ville agréable si vous voulez découvrir la Catalogne différemment, nature et volcans. J'ai sympathisé avec un voisin de notre lieu d'échange qui courait tel speedy gonzales (facile). J'ai aussi varié en faisant du vélo (beurk).

Après Olot, ce fut Barcelone et le quartier Poblesec. J'ai ainsi pu courir dans les tribunes du stade olympique, les anneaux olympiques où pendant trente secondes, j'ai rejoué les chariots de feu.

De retour au bercail, j'ai trouvé un itinéraire plat pour assouvir les kilomètres prévus chaque semaine. Ce fut chaotique avec des semaines fastes mais aussi des séances décevantes.

Arriver à un mois de la course et ne pas être pleinement satisfait de la préparation ne présage pas d'une course sans peine.

Je pars donc le mardi 28 dans un contexte sportif compliqué sans évoquer les difficultés administratives ...

L'Islande est un beau pays, parait-il, son aéroport aussi ....
Partir à NY pour le seul aspect sportif n'était pas acceptable, un coureur a besoin de culture et de découvrir la ville.

Je passe sur les 4 jours précédant la course sauf pour le retrait du dossard. L'organisation est professionnelle et le retrait éclair. Je profite des stands et recherche de la NOK et des chaussettes hautes vu la météo annoncée sera fraîche.

Blablabla, Asics, ma marque préférée et bientôt mon sponsor officiel (je rêve) occupe 80% de la surface. Des produits nombreux mais des prix déraisonnables qui m'obligent à n'acheter qu'une paire de chaussettes CEP (couleur rouge) qui devraient me protéger mais aussi assurer une oxygénation de mes petites jambes. Pas de crème NOK, bien sur, le tube est restée en France.
Je n'ai pas couru de la semaine ... Revenons au retrait ... Je souhaite savoir si l'heure de RDV à 5:45 est obligatoire, cela m'oblige à prendre le métro à 5:00 AM et me lever à 4:00 AM.

Pas de réponse, certainement la maîtrise imparfaite de la langue locale. Maintenant que j'ai le dossard n°24226, la course devient plus concrète et la présence de coureurs du monde entier devrait me faire prendre conscience que je suis un privilégié.

Marathon de New-York part two (partie deux) : pendant

Le marathon aura dura plus longtemps que les 4h42 de course. Deux jours avant l'épreuve, la météo prévoit des vents violents et une température ressentie proche de 0°.
Il est 4h30, je suis prêt à partir pour rejoindre l'embarcadère et prendre le bateau qui nous déposera à . Cinq minutes pour rejoindre le métro désert, trop désert puisqu'il est en réalité une heure de moins. Le changement d'heure ... Je retourne à la maison. Faux départ mais je ne suis pas éliminé.
Le métro est davantage fréquenté, après quelques hésitations, je sors du métro et trouve des coureurs en train de rejoindre le lieu de rendez-vous.
Nous rentrons nombreux dans l'embarcadère. Il fait chaud. Des coureurs toute nationalité, qui s'alimentent, parlent fort ou sourient comme s'ils avaient découvert un trésor caché. Nous sommes 50 000 à avoir le même trésor, il faut donc le partager.

Le bateau file et mes voisins restent silencieux, le départ est 4h30 environ. Un coureur entame la conversation, un québecois qui fait l'effort de répéter pour que je comprenne ... L'américain vient de l'Alaska avec un accent qui nécessitait une nouvelle traduction par le québecois. Il y avait un suédois jeune avec un objectif de 2h45. Il y a décidément un monde à deux vitesses, ce qui courent vite et les autres.

La traversée n'a pas duré plus d'une demi-heure quand nous arrivons à 5h15. Il fait froid et le vent est bien présent. Après avoir compris qu'il fallait désormais prendre un bus, je regardais ma montre, il reste 3h30 avant de lâcher prise.

Par grappe nous rejoignons le camp de départ qui se trouve dans un camp des douanes. Avant de pénétrer, nous sommes fouillés par des policiers, des gardes côtes et une unité anti-terroriste. Il me demande ce que je porte au poignet, "my GPS".

Il n'y a pas de tente pour se protéger du froid car le vent souffle fort. C'est peut-être à ce moment là que je consomme mon capital énergie. Rien ne nous protège, l'entraide entre les coureurs est salutaire. Je crois que le froid et le vent glacial ont eu raison de ma résistance. J'essaie de me motiver, m'hydrate et mange raisonnablement.
Il est 10:00 AM, le sas se remplit de coureurs. On avance jusqu'à la ligne de départ, un hélicoptère vole au-dessus de nos têtes.
Je franchis la ligne de départ avec une certaine délivrance, le premier et long pont constitue une bonne entrée en matière pour ce que sera le programme de la matinée.
Je pars vite (...) par rapport à mon objectif. Je dépasse énormément de coureurs, ce qui est toujours positif et procure des sensations agréables.
Le tableau des temps au kilomètre suffirait à lui même, le parcours est agréable, la foule nombreuse, je suis à l'aise, prends des photos, le froid et le vent semblent moins présents.

Je traverse des quartiers mais je comprends qu'à partir du 17ème kilomètre, le marathon de NY sera une souffrance physique, mentale et psychologique.
Le temps au km augmente, les coureurs me dépassent, la pente se fait plus forte, les jambes n'avancent plus, la tête résiste mais la contrainte s'avère forte. Je me rappelle n'avoir plus souri pendant plus de trois heures.
Je vois les miles défiler à l'envers, des coureurs victimes de crampes s'arrêtent sur le bord. Je refuse de marcher car ce serait la fin des haricots. Je n'ai jamais bu autant de Gatorade que de toute ma vie. La course au ralenti m'épuise avec le temps intermédiaire qui augmente au fur et à mesure que la fatigue et le néant s'installent.
Je réajuste l'objectif initial de 4h00 par "franchir la ligne sans blessure". Mon cerveau est en mode économie à la recherche de signaux favorables, en vain.

Réveil difficile - sur le bateau en direction du départ

 
Mieux réveillé

Encore un effort !
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5 ou 10 miles ?

Souris un peu !

ça sent pas bon ...

Je crois que tu vas souffrir !

Où suis-je ?

Tu m'as piqué mon prénom !

Lâche-moi !

Central Park

Arrivée

911 Help

Just do it !


















1 commentaire:

Guillaume a dit…

alors et la suite, alors ce marathon de NY ?